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Pont-à-Mousson

Comme en promenade (3)

Pont-à-Mousson.         (Terre du duché de Bar jusqu’en 1766, rattachement à la France)

            En longeant la Moselle vers Metz, après avoir laissé sur notre gauche les forteresses de Dieulouard et de Preny, nous entrons dans la cité Pont-à-Mousson. Aux pieds de la colline où se dressent les ruines du château citadelle de Mousson, résidence des ducs de Bar d’où partira pour la croisade Louis II de Mousson en 1099, s’étend la « ville neuve du Pont-à- Mousson » voulue par le comte  Thiébaut 1er de Bar au début du XIIIè siècle.

            L’église Saint Martin, sur la rive droite de la Moselle, garde la mémoire de la fondation en 1217 d’une « Maison Dieu » confiée à l’ordre de St Antoine de Vienne spécialisés dans le traitement, y compris par amputation, du mal des ardents ou feu de St Antoine (une grave maladie provoquée par la consommation de seigle mal séché et entraînant gangrène et sensation de feu).  Les maisons se regroupent alors autour du centre hospitalier et de l’église dont la construction commença à la fin du XIIIè siècle par les abbés de St Antoine et fut achevée en 1467 lors de la construction de la façade par le même architecte que celle de Toul, Jacquemin de Lenoncourt.

            Devant l’église se trouve L’Université de Pont-à-Mousson (aujourd’hui lycée Marquette). L’édifice a beaucoup souffert lors du bombardement de la seconde guerre mondiale mais la reconstruction a respecté les volumes de la cour d’honneur de l’ancien bâtiment universitaire et les portes et fenêtres qui avaient pu être sauvées.)    

L’université jésuite de Pont fut érigée officiellement en 1572 à Rome et mise en place effectivement en 1574 avec l’arrivée du recteur le Père Edmond Hay, un écossais. Elle est la sœur  d’autres universités créées pour lutter contre l’hérésie protestante dans les terres d’Empire, Molsheim en Alsace aujourd’hui, Ingolstadt.... Elle comprenait un collège d’humanités, une faculté des arts (philosophie), une faculté de théologie et, chose étonnante pour une université jésuite, une faculté de droit (civil et canonique) dirigée par un laïc, Pierre Grégoire juriste de Toulouse et une faculté de médecine (avec pharmacie) présidée par le médecin du Duc de Lorraine, le célèbre anatomiste Charles Lepois. La ville devint alors une ville d’étudiants, des bourgeois leur offrant des chambres pour logement, des collèges étant érigés par les diocèses lorrains ou les congrégations religieuses masculines pour recevoir les séminaristes et les scolastiques des différents instituts. 800 étudiants en 1587, 900 en 1594, 1200  au début du XVIIË siècle, ce qui est fort nombreux pour l’époque. Les jésuites étaient eux aussi nombreux: 53 en 1583 et 98 en 1595 ! et parmi eux de grandes figures spirituelles et intellectuelles comme le grand commentateur de la Bible Maldonat ou ... le découvreur du Mississippi, le Père Marquette. Des étudiants étrangers d’Irlande, d’Ecosse, de Belgique, d’Allemagne s’installent à Pont et se joignent à tous les jeunes hommes de la famille ducale et des grandes familles de Lorraine et de Bar..

Trois étudiants célèbres, trois amis, méritent d’être mentionnés: St Pierre Fourier (1565-1640) qui garda toute sa vie un vif attachement aux jésuites et à la maison de Pont. Dom Didier de la Cour (1550-1623) réformateur bénédictin et fondateur de la Congrégation de St Vanne; Servaiz de Lairuelz (1560-1631) abbé réformateur de l’abbaye Ste Marie Majeure des Prémontrés de Pont dont les bâtiments majestueux du XVIIIè siècle s’élèvent à quelques centaines de mètres derrière l’Université ! Le rayonnement de cette université fut immense,  comme foyer tant intellectuel  que spirituel. La pédagogie humaniste de la compagnie (on lisait les auteurs anciens, on faisait du théâtre, on apprenait à débattre des questions philosophiques, théologiques ou politiques), la structuration religieuse des Exercices spirituels de St Ignace de Loyola ont profondément marqué l’élite lorraine tant laïque qu’ecclésiastique.

La canonisation de St Ignace et de St François Xavier en 1622 a donné lieu à des fêtes somptueuses restées longtemps dans les mémoires : célébrations religieuses spectaculaires pleines de ferveur, pièces de théâtre, fête vénitienne sur la Moselle avec des orchestres, des bateaux illuminés et des feux d’artifice. Tel est l’atmosphère du catholicisme lorrain.

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l’université des Jésuites    

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l'église St Martin    

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