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leuques

  • Histoire des chrétiens de Lorraine #2

    2       Promenons nous dans notre pays des Leuques au 1er siècle !

         Notre région est bien peuplée… dans d’autres villes gallo-romaines mais aussi à la campagne. En effet, constatent les historiens « l’éclatement de l’habitat sur l’ensemble du territoire suggère une volonté d’exploitation systématique des campagnes. Les matières premières extraites du sol (récoltes, pierre, bois, minerai…) et les objets finis (poteries, outillages en fer), étaient ensuite commercialisés vers les agglomérations et cités voisines par l’intermédiaire d’un réseau de communication très efficace. L’écart observé entre chaque agglomération est en moyenne de 25 kms, ce qui correspond à une journée de marche ou de déplacement en charrette tirée par des bœufs. »[1]

          Entre les « agglomérations » les villas gauloises maintenues ou devenues gallo-romaines sont très nombreuses et parfois voisines ; entre elles des domaines plus petits. Par exemple entre les grandes villas gallo-romaines de Germainvillers, Damblain et Morimond, on remarque une douzaine de domaines agricoles plus petits. Quel que soit leur taille, ces domaines agricoles regroupent autour de la résidence du propriétaire, les bâtiments agricoles et les maisons pour le logement des serviteurs travaillant sur le domaine et leur famille. Les noms de village qui comprennent le mot « cour » ou « court »  ou « ville » perpétuent la mémoire de ces villas comme « Villers » qui vient du gallo-romain « villare ».

          La villa de Damblain est un magnifique exemple de certaines de ces villas du 1er siècle ! Quelle splendeur ! Elle fut fouillée en 2011 et montra ses beautés en particulier un complexe domestique de Thermes (avec bassins tiède, chaud et froid et vestiaire) de magnifiques décorations de mosaïques, de marbres, de peintures originales… pour 6 personnes ! [2] Le bâtiment résidentiel est long de 45 m et 17 m de large, une cour, bâtiments de services et jardin. 

    Etat actuel des fouilles de la villa de Damblain C'EST ICI

          On trouve d’autres villas gallo-romaines de maîtres dans la région : à Bouzemont,[3] à Grand la villa de la Fontainotte[4], la Goulotte de Liffol …la Lana en Meurthe et Moselle, Ceintrey, …

         Les graines et restes alimentaires découverts dans les fouilles donnent une idée du mode de vie alimentaire du temps. Des céréales (millet commun, orge, blé, épeautre, seigle, avoine…) des légumineuses ( lentilles, pois, fève pavot) des épices (aneth, fenouil, céleri, coriandre, cumin, anis, sarriette des jardins) des arbres fruitiers (poirier, mûrier, pommes, prunes, cerises, coing, figuier, calebasse, melon..) Nourriture variée donc de culture locale ou importée.[5]

                     La suite arrive bientôt !

    [1] Voir Vivre à la romaine Voyage dans les Vosges antiques publié à la Gazette lorraine en juin 2014 p. 46. Très beau livre sur ce sujet. Op. cit. p. 53
    [2] Une reconstitution de ces thermes est réalisée au musée d’Epinal.
    [3] Op.cit. p.64
    [4] op. cit. p. 74
    [5] Fouilles de Grand, Damblain … Même variété dans les fouilles de Metz et Trêves. Op. cit. p. 68 à 73

  • Histoire des chrétiens de Lorraine #1

        1     Commençons avec joie une grande aventure : raconter notre histoire de chrétiens dans notre région. Nous réjouir d’être héritiers de tant de belles réalisations… et aussi d’échecs, de maladresses voire de péché. L’Evangile arrive tout doucement chez nous au cours des 3 premiers siècles de notre ère.

       Les populations de ce qui deviendra le diocèse (la tribu gauloise des Leuques autour de Toul[1]), ont accueilli paisiblement la civilisation et la culture romaines autour du premier siècle. Elles accueilleront la foi chrétienne aussi paisiblement.

        La Cité des Leuques ? Une Cité à l’époque, c’est une tribu autour d’une ville capitale. La nôtre recouvrait les territoires que sont aujourd’hui la Meurthe et Moselle Sud, les Vosges, la moitié Sud de la Meuse et le tiers Nord de la Haute Marne. Une grande cité donc !

         Nous sommes au premier siècle de notre ère.

        La capitale est Toul [2] une petite cité gallo-romaine dont la fondation remonte aux années qui ont suivi la conquête de la Gaule par César (58-52 av. JC). D’abord située sur le St Michel, elle s’est étendue ensuite dans la petite plaine laissée par la Moselle, entre les eux bras de l’Ingressin (qui coule maintenant paisible …sous la ville !). Elle se développa après la conquête romaine, sur une très petite surface, constituée de la place du marché et du quartier Michâtel actuels. La ville « s’équipe » petit à petit à la romaine : places publiques, marché, théâtre, temples, bains …

        Il est possible que Naix aux Forges[3] (Nasium) ait été la première capitale des Leuques devenus Romains. Mais, à la fin du 1er siècle, c’est Toul qui l’a supplantée… et qui a même empêché Sion – l’autre grande ville - de devenir capitale. On a repéré plusieurs villas gallo-romaines au pied du St Michel, un atelier de potier dans le quartier St Evre et une nécropole dans le faubourg St Mansuy. La ville resta sans murailles jusqu’au 3ème siècle.

        Malgré sa petitesse, Toul est une cité bien reliée, ce qui fit sa fortune !

        Par les routes : celle venant de Lyon à Toul – véritable artère principale et impériale,  par Langres, Nijon, Soulosse puis Scarpone [4]et Metz; à partir de Metz, la route se dédoublait de chaque côté de la Moselle pour gagner Trêves et ensuite, Cologne ou Mayence. Une autre route venait de Reims et passait à Toul par la vallée de l’Ornain. Une autre route enfin, partait de Toul vers Sion, la grande rivale de Toul. (La route toute droite vers Colombey les Belles aujourd’hui)

        Par les rivières : La Moselle surtout pour le transport des personnes et des biens (notamment la pierre des carrières, les bois des massifs vosgiens).

        Mais il y avait aussi d’autres villes gallo-romaines : certaines ont développé un site urbain gaulois préexistant – Sion par exemple - ; d’autres furent de complètes créations : Nasium par exemple, située près d’une rivière car les villes romaines ont besoin de beaucoup d’eau en particulier pour les bains.

                La suite… dans le prochain numéro ! 

    [1] Mais aussi les Médiomatriques autour de Metz et Verdunenses autour de Verdun et un peu plus au nord, les Trévires autour de Trêves. Ces 3 tribus et la nôtre auront destinée commune jusqu’à la révolution française !
    [2] dont le nom est d’origine celtique et signifie « petite colline »
    [3] Petit village de la Meuse, près de l’oppidum gaulois de Boviolles. A l’époque romaine, bien plus étendu qu’aujourd’hui. Nombreuses fouilles récentes dans cette région.
    [4] Dieulouard aujourd’hui