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mansuy

  • Histoire des chrétiens de Lorraine #7

    Miracle de Saint Mansuy par Jacques Callot

    7

                St Mansuy – le premier évêque de Toul – construisit un Oratoire pour la communauté et sa propre résidence. Il l’édifia aux portes de la Cité, hors les murs, ce qui semble indiquer que la communauté chrétienne devait être modeste et discrète. Quelques dizaines familles sans doute.

                Cet oratoire, Mansuy le dédia à St Pierre. Ce lien à St Pierre est très symbolique et intéressant : cela ne veut pas dire, comme on l’a enseigné longtemps, que l’apôtre Pierre avait envoyé Mansuy à Toul ! Cela montre simplement l’attachement, dès le commencement de son existence, au siège de Pierre par lequel Toul est rattachée à la mission apostolique. Mansuy a peut-être été envoyé par le « Pierre du 4ème siècle » comme on disait à l’époque des conciles :

    Plusieurs papes sont concernés puisque Mansuy aurait commencé son ministère en 338 : St Sylvestre Pape de 314 à 335, St Marc de Janvier à Octobre 336 ou St Jules 1er du 6 février 337 au 12 avril 352.

         Mansuy exercera son ministère de 338 à 375. Le miracle le plus célèbre du saint fondateur – comme symbolique de toute son œuvre - est la résurrection du fils du gouverneur de la ville qui s’était noyé dans les marais qui entouraient la Moselle, au-delà des remparts.     

         Durant son épiscopat, Mansuy dut affronter la persécution contre les chrétiens. L’arrivée de la foi dans noter région n’avait pas provoqué de remous graves et des persécutions… le christianisme s’est comme infiltré doucement chez nous. Mais la région va connaître la persécution de Julien l’Apostat empereur de 361 à 363. Nous en reparlerons la prochaine fois.

          La première Vie de St Mansuy fut écrite seulement au 10ème siècle, par le moine Adson, abbé de Montier en Der, sous forme liturgique.

     

                St Mansuy, selon la tradition, eut pour successeur St AMON, ermite au « val de St Amon » entre Favières et Gémonville. Il y vivait avec quelques disciples. Devenu évêque, il alternait entre son ermitage, Toul et la région. On a gardé aussi le souvenir de sa lutte contre l’hérésie, sans doute l’arianisme[1]. Il fut inhumé à côté de St Mansuy à l’oratoire St Pierre. On a retrouvé son corps au 11ème siècle, sous l’épiscopat d’Hermann, et transporté ses reliques à la cathédrale.

                Les deux successeurs St ALCHAS et St CELSIN furent inhumés à côté de St Mansuy. Nous ne savons rien d’eux. Remarquons seulement qu’il y eut beaucoup d’ermites ou moines sur le siège épiscopal de Toul dans les premiers temps. L’influence « monastique »[2] fut donc très forte.    C’est une manière de vivre l’annonce de l’Evangile – le langage de la Croix comme dit St Paul[3] – qui ne vide pas la croix de son contenu : dans cette région à la civilisation gallo-romaine douce, confortable et paisible à l’époque, les témoins de l’Evangile « tranchent » par leur mode de vie érémitique et austère et montrent ainsi le « scandale de la Croix ».

     

    [1] Hérésie née à Alexandrie en Egypte à la fin du 3ème siècle qui niait la divinité de Jésus. Il était seulement un surhomme donné par Dieu, un être intermédiaire, moins qu’un dieu mais plus qu’un homme. Si Jésus n’est pas homme et Dieu, nous ne sommes pas sauvés. Le Concile de Nicée en 325 a condamné cette hérésie.

    [2] Le terme est entre guillemets pour souligner que ce monachisme là n’a rien à voir avec les formes que nous connaissons aujourd’hui. Il est plus proche de ce que nous appelons « les Pères du désert » en particulier en Egypte.

    [3] Voir la première épitre aux corinthiens les chapitres 2 à 4.

  • Histoire des chrétiens de Lorraine #6

    Saint Mansuy de Toul

    6     C’est donc un évêque itinérant qui se fixe à Toul dans la seconde moitié du 4ème siècle. Plusieurs raisons sont possibles : la communauté chrétienne touloise et celles des environs sont assez fournie pour suggérer la fixation… ou bien l’évêque, vieilli et fatigué par ses courses apostoliques, éprouve le besoin de s’arrêter. On ne sait.

          Mansuy – tel est son nom ou surnom, le mot veut dire « douceur » - s’établit à Toul et construit un oratoire, se souvient la tradition., un oratoire dédié à St Pierre.

         Il ne faut pas imaginer que le premier oratoire créé par St Mansuy avait la forme d’une  « chapelle » comme aujourd’hui !… En cette période qui suit de près la Paix de l’Eglise par l’édit de Constantin de 313, ce doit être encore une sorte de « Maison église ». Une « Maison Eglise », c’est-à-dire ? En latin, « domus ecclesiae », ce qui signifie « une maison de l’assemblée ». Peu à peu on perdra le mot « domus » et on parlera d’une « église » !

          Dans un premier temps, les chrétiens se réunissent dans la maison d’un chrétien plus aisé qui dans une maison plus grande, peut accueillir la communauté. Puis on aménage des maisons déjà existantes ; dès la première accalmie de persécution qu’on appelle la petite Paix de l’Eglise – 260-275 – les chrétiens commencent à construire directement des maisons dont l’aspect extérieur est celui d’une maison mais dont l’aménagement intérieur est adapté aux célébrations chrétiennes. C’est ce style qui se multipliera avec la Paix de Constantin en 313. Mais il ne faut surtout pas penser qu’il y eut un plan uniforme tout de suite ! Nous avons plusieurs exemples de « Maisons Eglises » découvertes dans les fouilles archéologiques : la mieux conservée est à Doura Europos, dans le sud de la Syrie actuelle, à Cirta (l’ancienne Constantine) en Algérie et Théonas dans la région d’Alexandrie, en Egypte. On en trouve des traces en Provence. Récemment on en a découverte une, sous l’église Ste Euphémie à Ravenne.

         Cela peut donner une idée de l’ « Oratoire » de Mansuy. La Maison Eglise de Toul comportait sans doute comme partout, un baptistère, une grande salle pour la liturgie eucharistique, une bibliothèque pour les Ecrits Saints mais aussi pour les lettres des autres évêques, des communautés qui renseignaient sur les martyres (Passions), qui échangeaient sur de événements de l’Eglise… et un logement pour l’évêque. Quand les communautés grandiront en nombre, il faudra trouver plus grand : c’est à ce moment que les chrétiens choisiront le mode basilical hérité de la tradition romaine. Mais le style « maison église » ne disparut pas totalement ni tout d’un coup.

         C’est dans cet oratoire que logea Mansuy ; c’est là qu’il fut enterré et c’est sur ce lieu que s’édifia plus tard l’abbaye St Mansuy. Le tombeau du saint fondateur demeura dans la crypte de la chapelle de l’abbaye jusqu’à l’incendie qui ravagea tout le lieu dans els années 1980. Le tombeau du saint évêque et ses restes sont maintenant à la cathédrale de Toul.

    Histoire de la pérégrination du tombeau de Saint Mansuy, C'EST ICI

    1.pngLes ruines calcinées de la chapelle élevée sur le tombeau de St Mansuy après la destruction de l’abbatiale par la révolution française.

    2.pngNous sommes dans l’ancienne chapelle. Le chœur est devant nous. On voit encore les deux descentes dans la crypte, couvertes aujourd’hui par deux plaques de bois.

    Tombeau de St Mansuy (cathédrale) : 

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    Visage de St Mansuy sur son tombeau      

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    Le petit enfant du gouverneur, noyé et ressuscité par St Mansuy (tombeau)

    5.png

    Tombeau de St Mansuy dans la cathédrale de Toul.
    Les reliques sont dans la chapelle voisine.

    Histoire de l'identification des reliques

  • 4 septembre : Saint Mansuy

    St Mansuy et l’organisation de la communauté autour d’un évêque : 

    Fête dans le diocèse le 4 septembre

    tombeau Saint Mansuy b.jpg

    le tombeau de St Mansuy à la cathédrale de Toul. Oeuvre de Mansuy  
    Gauvain grand sculpteur lorrain du XVIè, celui qui a sculpté Notre  
    Dame de Bonsecours

       C’est dans la 1ère moitié du IVè (Metz  dernier quart du IIIè) que Mansuy/ Mansuet (Mansuetus en latin =le doux)  arrive à Toul et il fut le premier évêque d’une communauté chrétienne déjà existante, même si elle était petite. Elle fut sans doute créée par des militaires chrétiens en poste à Toul et sans doute par les grands personnages chrétiens qui passèrent à Toul : St Athanase d’Alexandrie … allant en exil à Trêves et passant nécessairement à Toul.

       En effet, le 5 février 336, Athanase doit prendre le chemin de l'exil à Trèves. Il y séjourne pendant un peu plus d'un an (printemps 336 - juin 337). Il  a des compagnons égyptiens et y est bien reçu par l'évêque de la ville, Maximin. Réside également à Trèves le césar Constantin, fils aîné de l'empereur, qui devient le protecteur d'Athanase. L'empereur Constantin Ier meurt à Nicomédie le 22 mai 337, et la nouvelle parvient à Trèves dans les premiers jours de juin. Le 17 de ce mois, le césar Constantin envoie une lettre au peuple et au clergé d'Alexandrie : il y affirme que l'intention de son père était de rétablir Athanase sur son siège, et que lui-même va exécuter cette volonté. Athanase arrive le 23 novembre à Alexandrie, où il est accueilli en triomphe par ses partisans, mais où ses ennemis provoquent aussi des tumultes.Notons que St Jérôme (347-420), St Martin (316-397) et St Ambroise (né à Trêves en 340-397) se rendant à Trêves ou en revenant,  passèrent aussi à Toul. Le poète Ausone (309-394) précepteur de Gallien  puis préfet des Gaules séjourna à Toul et chanta la beauté de la Moselle.

       Revenons à Mansuy : Il serait sans doute plus juste de dire que Mansuy, un évêque itinérant de la Belgica prima, est le premier à s'être fixé en fin de vie à Tullum. Il aurait exercé son ministère de 338 à 375.

       La première Vie de St Mansuy fut écrite au Xème siècle, par le moine Adson abbé de Montier en Der.

       Ce qu’on sait de sûr, c’est que Mansuy édifia aux portes de la Cité, hors les murs, un oratoire, une petite église qu’il dédia à St Pierre et dans laquelle il fut enterré. Ce lien à St Pierre est très symbolique et intéressant. Plus tard une abbaye s’éleva sur son tombeau jusqu’à la Révolution et son corps demeura à cet endroit jusqu’en 1990.

       Le miracle le plus célèbre du saint fondateur : la résurrection du fils du gouverneur romain de la ville qui s’était noyé dans la Moselle.