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Lunéville

Comme en promenade (2)    

Lunéville. (Terre ducale jusqu’à la réunion de la Lorraine à la France en 1766)

 

            Pour se rendre à Lunéville depuis Nancy, il faut traverser une zone industrielle importante où s’accomplit une des activités les plus habituelles de Lorraine, l’extraction et le travail du sel. La campagne autour de Dombasle et Varangéville conserve encore quelques petites maisons de bois si caractéristiques qui étaient des puits anciens d’exploitation du sel. Au milieu de cette région se dresse la basilique St Nicolas de Port haut lieu de pèlerinage lorrain.

            La petite ville fut aux XVIè et XVIIè siècles un grand centre économique et les marchands de St Nicolas étaient connus partout dans les foires d’Allemagne et de la Hanse. Pour abriter une relique de St Nicolas rapportée de Bari au XIè, on construisit plusieurs églises dont la dernière, cette magnifique basilique gothique que les fidèles envahissent deux fois l’an en foule, à la St Nicolas d’hiver le 6 décembre et à la St Nicolas d’été, le lundi de Pentecôte.

            L’histoire de Lunéville commence avec la fondation de l’abbaye St Remy à la fin du Xè siècle et le petit bourg qui va très vite entourer le monastère et le château comtal érigé sur les bords de la Vezouze. La ville déjà conséquente au XIIè, s’enrichit au XVIIè de nombreuses fondations religieuses dans le renouveau spirituel et l’expansion catholiques de la réforme du Concile de Trente : les  Minimes s’installent en 1620,  les chanoines de St Pierre Fourier pour l’enseignement des garçons et le noviciat  en 1622, les sœurs  de Notre-Dame pour l’enseignement des filles en 1628, les capucins en 1633 et au début du XVIIIË, en 1703 les bénédictins et en 1707, les carmes !

            Le Duc de Lorraine Léopold revenu dans ses Etats en 1697, décide de quitter Nancy pour établir sa résidence à Lunéville:  en 1703, il confie la reconstruction du château à l’architecte Boffrand. Stanislas poursuivra l’embellissement du château achevé dans ses grandes lignes en 1709.

            L’église St Jacques actuelle, enserrée dans les bâtiments abbatiaux devenus municipaux après la révolution, a été construite, ainsi que l’abbaye, de 1730 à 1745. Elle ressemble beaucoup à St Sébastien de Nancy et peut-être a-t-elle le même architecte, Jean-Nicolas Jennesson. Avec la cathédrale, les églises St Sébastien et Notre Dame de Bonsecours, St Joseph des Prémontrés maintenant temple protestant, la chapelle Ste Elisabeth et celle de Maréville à Nancy,  l’abbatiale des Prémontrés à Pont-à-Mousson, la décoration intérieure de l’église St Martin de Pont-à-Mousson et nombreuses églises de villages plus modestes mais de même esthétique, nous rencontrons  l’univers spirituel intérieur du catholicisme lorrain durant plusieurs siècles : des églises claires, élégantes, chaleureuses et pleines de couleurs, toutes centrées sur l’autel et la chaire, montrant par de nombreux tableaux, la vie du Seigneur et de sa mère, la vie des Saints (François d‘Assise et Antoine de Padoue, François Xavier, Charles Borromée, Sébastien, Bruno, François de Paule, Jean Népomucène le saint de la confession, Pierre Fourier et Augustin... sont parmi les préférés). Mais il ne faudrait pas penser que le catholicisme lorrain n’est qu’extériorité et sensibilité.

            La réforme catholique fut justement de soutenir la vitalité extérieure par un grand renouveau de l’intériorité: Lunéville est ainsi la patrie du peintre Georges de la Tour (1593-1652) qui « excellait dans la peinture des nuits... » et du Frère Laurent de la Résurrection (1614-1691) carme, cuisinier, savetier et grand mystique.

            Il faut noter aussi à Lunéville la présence d’une synagogue, qui avec celles de Carpentras et Cavaillon (dans le Comtat Venaissin, terre du Pape), fait partie des plus vieilles synagogues conservées en France. Elle fut construite en 1785 par l’architecte Piroux, auteur également de la synagogue de Nancy (1787-1788) et témoigne de la vitalité de la communauté juive de Lunéville sous la conduite de son syndic Abraham-Isaac Brisac.

            Au-delà de Lunéville commence la grande forêt vosgienne. La forêt est une des grandes constituantes de l’âme lorraine; le pays est un pays de forêt avec ses étangs et ses industries typiques : les scieries et les verreries. Depuis plusieurs siècles, Baccarat, au milieu de ses forêts, poursuit cette activité artistique par excellence qu’est la production du cristal.

            C’est aussi dans les environs de Lunéville, à Brouville, que naquit en 1924, 5 ans avant la naissance officielle, la Jeunesse Agricole Catholique (JAC). En effet, l’abbé Jacques réunit dans son village la première équipe de Jeunes Agricoles « pour approfondir la foi, se soutenir et avancer dans la profession, pour être un lien catholique entre les villages » (notes de l’abbé Jacques)

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Château de Lunéville

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